Quelques centaines de livres photos adorés dans ma bibliothèque (je refuse de compter). Un seul pour ouvrir cette série. Casse-tête. J’ai pensé commencer pas un livre adulé-corné-surligné « Sur la photographie », de Sontag la magnifique mais ce serait un peu tricher et ça ne ferait que reporter le problème.
Alors voilà, mon trésor #1. Lu, relu, rerelu, rererelu etc. (parce que oui il y a tant à lire à l’intérieur), le plus fascinant, captivant, bouleversant des livres photos que j’ai pu tenir entre mes mains depuis très longtemps (depuis LES AMÉRICAINS ?) : EYES WILD OPEN, « Sur une photographie qui tremble », sous la direction de Marie Sordat qui donc n’est pas seulement une photographe dont les images collent au cœur et au corps, mais également une curatrice hors pair. Car le livre accompagnait l’exposition qui s’est tenue l’an passé au musée Botanique de Bruxelles.
A l’intérieur : beaucoup de photographies are, bure, boke (granuleuses, floues, sans mise au point), mais pas seulement. Marie Sordat a rassemblé dans ces pages tous ou beaucoup des pratiquant.e.s de cette intense et subversive photographie du chaos, soit des images qui semblent relever de la survie (de ceux qui les font, de ceux qui les regardent), finalement très réalistes dans leur manière de capter la « vraie » poésie des choses, des lieux, des êtres.

A l’intérieur donc, ceux que j’aime depuis si longtemps : Michael Ackerman, Jacob Aue Sobol, Christer Strömholm, JH Engström, Gabrielle Duplantier, Stéphane Charpentier, Daido Moriyama bien sûr. Mais aussi, parce que le tremblement passe aussi par le mouvement de la couleur, Dolorès Marat, Alisa Resnik, Antoine d’Agata… Et d’autres qu’heureusement je ne connaissais pas.

La bonne nouvelle si vous n’êtes pas (encore) l’heureux propriétaire du livre, c’est que bon nombre de ces amis du chaos possèdent un compte instagram bien fourni…
